Oser la coupe radicale : témoignages d’étudiantes qui se sont libérées de leurs cheveux

Graphic by Finn Grosu / The Concordian

Trois jeunes femmes expliquent comment couper ou raser sa chevelure peut être un acte de réinvention personnelle

La relation entre une femme et sa chevelure peut être complexe. Reconnus comme un symbole de féminité, les cheveux sont parfois lourds à porter. 

Bien que pour certaines, l’idée même de se faire raccourcir les pointes relève du cauchemar, d’autres décident quant à elles de s’affranchir de cette charge et de faire le grand saut en se débarrassant de leur crinière. 

Yasmine Chouman est une étudiante de deuxième année à Concordia et a coupé ses cheveux très courts, « à la garçonne », en même temps qu’elle a remisé ses habits d’hiver. 

« J’étais nerveuse, parce que mon père entretient une vision très traditionnelle de la femme : cheveux longs et minceur », dit-elle.

Malgré tout, Chouman a choisi d’écouter son cœur. Ayant les cheveux frisés, elle a longtemps eu de la difficulté à les entretenir et à les coiffer. 

« Lorsque j’étais au secondaire, quelqu’un m’a déjà dit que je semblais être toute juste sortie du lit à cause de mes cheveux, et ça m’a traumatisée”, explique-t-elle.

Au cours de la dernière année, Chouman a traversé plusieurs épreuves qui l’ont fait grandir. Sa vision du monde et d’elle-même s’est transformée. 

« Je sentais le poids de tout mon vécu dans mes cheveux, explique Chouman. Je savais qu’il était temps de m’en débarrasser. » 

Elle voulait désormais mettre en valeur son visage et ne plus le cacher. « J’ai dissocié mon estime personnelle de mes cheveux, enfin », dit-elle. 

Elle n’a jamais regretté sa coupe et dit se sentir  affranchie.

Jia Schofer, aussi étudiante de deuxième année et assistante rédactrice d’actualités au Concordian, a quant à elle décidé d’aller jusqu’au bout et de tout raser au printemps dernier. 

« Je n’ai jamais eu de problème avec mes cheveux : ils sont épais, lisses et en bonne santé », explique-t-elle. Malgré tout, elle avait envie depuis très longtemps de les raser : « C’était mon plan depuis le mois de septembre : à la fin de l’année scolaire, je rase tout. C’était quelque chose que je voulais faire dans ma vie. » 

Schofer, comme plusieurs femmes, avait l’impression que sa féminité reposait en grande partie sur sa chevelure, ce qui ne lui plaisait pas. 

« Après que ça ait été fait [la coupe], j’ai arrêté de me regarder dans le miroir. J’ai même arrêté de me maquiller. Ça a fait du bien. »  Schofer ne regrette pas non plus sa décision et y trouve même plusieurs avantages : « De dos, dans la rue, les gens pensent que je suis un homme. Je me sens plus en sécurité. »

Kenza Rebbache, aussi étudiante à Concordia, s’est pour sa part rasé le crâne sur un coup de tête lorsqu’elle avait 16 ans. 

« J’étais dans une période où je m’intéressais beaucoup au féminisme », raconte-t-elle. « J’ai juste décidé que les cheveux, ça ne voulait rien dire sur la beauté de la femme. » 

Elle a décidé de se raser les cheveux pour le plaisir, pour tenter l’expérience. « C’était quand même libérateur », dit-elle. 

Rebbache appréhendait la réaction de ses employeurs, puisqu’elle travaillait à ce moment dans un restaurant haut de gamme, mais a été agréablement surprise du soutien qu’elle a reçu. « Même les clients me posaient des questions, ils trouvaient ça nice! » 

La phase de la repousse a toutefois été plus ardue. Rebbache explique qu’à certains moments du processus, elle avait l’impression de ressembler à un garçon. 

Malgré tout, elle affirme sans hésitation qu’elle le referait probablement. « À un moment donné, si j’ai envie de ravoir les cheveux vraiment courts, ça ne me fera pas peur. »

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