Intersections of Indigenous Languages and Art: L’art de la résistance des mots

Photo by Samantha Jafar / The Concordian

L’artiste étudiant Milo Puge explore les interactions entre l’art et les langues autochtones dans sa nouvelle exposition.

Le dévoilement de l’exposition conceptuelle Intersections of Indigenous Languages and Art a eu lieu le mercredi 9 octobre, à l’occasion de la dixième édition de la série Afternoons at the Institute, organisée par l’Institut d’études en art canadien Gail et Stephen A. Jarislowsky.  Le projet, une collaboration entre l’Institut et le Centre de recherche des futurités autochtones, a été réalisé au cours de l’été. 

Ouverte au public pour une période indéfinie, l’exposition conceptuelle présente les nombreuses interactions entre l’art et la langue en format d’images et photos imprimées mettant en vedette la manière dont les langues autochtones s’illustrent comme une forme de résistance contre les effets de la colonisation dans la vie quotidienne. 

L’artiste à l’origine de l’exposition, Milo Puge, Michif de Colombie-Britannique et étudiant à Concordia en anthropologie, s’intéresse aux langues autochtones et au futurisme. Il cherchait à intégrer ces deux éléments dans son travail. En discussion avec Hanss Lujan Torres, coordonnateur de la recherche au Centre de recherche des futurités autochtones, il explique que les images sont divisées  en deux sections : l’espace public et l’espace privé. 

La première section présente des immeubles, des panneaux et des affiches publicitaires portant des mots provenant des langues autochtones, tandis que la deuxième inclut des objets utilisés au quotidien, comme une théière. 

À travers l’exposition, l’artiste a décidé de ne pas fournir la traduction de ces mots dans les images. Milo Page explique ce choix en donnant l’exemple d’une personne venant d’ailleurs et qui, en arrivant au Québec, voit les signaux en français et n’arrive pas à les comprendre. De cette façon, les œuvres répliquent une réalité vécue par plusieurs personnes au Québec, notamment autochtones, immigrantes ou anglophones.

Parmi les images exposées, toutes ne sont pas de Milo Page. On en retrouve notamment  une intitulée Thunderbird with Inner Spirit, réalisée en 1979 par Norval Morrisseau, un artiste autochtone canadien renommé. Son style se distingue par ses couleurs vibrantes avec des contours noirs marqués. Ses œuvres sont souvent centrées autour de thèmes naturels et spirituels. 

Dans ce tableau, on aperçoit une créature mythologique, l’oiseau-tonnerre. L’utilisation de couleurs vives telles le bleu, le rouge, le jaune et le vert, met en valeur l’énergie spirituelle de cette créature mythique et son esprit intérieur. L’arrière-plan présente aussi des couleurs vives et dynamiques montrant l’influence du style d’art autochtone Woodlands, caractérisé par l’imagerie symbolique et la narration.

Iskotew, par Joi T. Arcand, est une installation publique mettant de l’avant des syllabes provenant de la langue crie. Suspendue sur une structure rouge, la typographie blanche et audacieuse contraste avec le ciel bleu clair. 

Cette œuvre contribue au projet de revitalisation des langues autochtones, dont la langue crie, un thème central dans plusieurs projets d’art contemporain et urbain. Ce type d’œuvre utilise un médium moderne avec des syllabes traditionnelles. L’artiste cherche à souligner l’importance de la langue comme identité culturelle et comme forme de décolonisation, célébrant son utilisation et sa protection.

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