La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation n’est pas reconnue comme jour férié au Québec ou à Concordia.
Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, instaurée par le gouvernement fédéral en 2021 pour commémorer les enfants arrachés à leurs familles et placés dans les pensionnats autochtones entre 1831 et 1996. Cette journée rappelle également les traumatismes intergénérationnels que les communautés autochtones subissent encore aujourd’hui.
Le gouvernement du Québec n’a pas reconnu cette journée comme un jour férié, ce qui signifie que seuls les employés fédéraux, tels que ceux des banques, de la poste et des bureaux gouvernementaux, bénéficient d’un jour de congé. Les institutions universitaires et les entreprises restent cependant libres de décider si elles veulent observer cette journée ou non.
Certaines institutions ont fait ce choix, comme l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui a fermé ses portes le 30 septembre. L’Université de Sherbrooke et l’Université de Montréal, quant à elles, ont choisi d’observer la journée du 27 septembre. Toutefois, l’Université Concordia a pris la décision de ne pas offrir de jour férié et de maintenir ses activités habituelles.
« Nous avons décidé de ne pas déclarer de congé général sur le campus. Cependant, nous discutons de la possibilité de permettre aux étudiants et employés autochtones de prendre congé ce jour-là », dit Fiona Downey du service des relations médias de Concordia.
« Ce serait aussi le cas pour d’autres journées comme la Journée nationale des peuples autochtones le 21 juin et d’autres célébrations spécifiques à certaines nations, ajoute Downey. Par exemple, à Kahnawá:ke, ils prennent une journée de congé pour commémorer la crise d’Oka. Les Leaders of Indigenous Directions veulent intégrer ces principes dans nos politiques pour la communauté autochtone. »
Cependant, Concordia continue de s’investir dans des projets concrets pour renforcer ses relations avec les communautés autochtones à travers son Indigenous Directions Action Plan. En 2019, l’université a mis en place ce plan pour promouvoir l’inclusion autochtone et répondre aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Concordia a créé le Indigenous Directions Leadership Council (IDLC), un conseil chargé de mettre en place des changements institutionnels durables afin de décoloniser l’université. Plus récemment, en août 2024, Concordia a aboli les frais de scolarité pour les étudiants autochtones venant de communautés situées au Québec dans le but de rendre l’université plus accessible.
La mort Joyce Echaquan, une femme autochtone de la nation Atikamekw décédée en septembre 2020 dans un hôpital de Joliette, a ravivé les discussions sur le racisme systémique au Québec et a déclenché un appel à une réforme générale de la part du gouvernment.
Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale du Québec, le 5 octobre 2021, le premier ministre François Legault a affirmé qu’il ne croyait pas à l’existence de racisme systémique au Québec. Cela a mené à la création d’une pétition par les Femmes autochtones du Québec demandant à François Legault de reconnaître le racisme systémique.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié 94 appels à l’action, dont plusieurs visent à sensibiliser la population à l’histoire des pensionnats autochtones et à leurs répercussions. La création de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation par le gouvernement fédéral répond à l’un de ces appels, mais plusieurs activistes affirment qu’il reste beaucoup de travail à faire pour atteindre la réconciliation.