Neuf associations étudiantes votent en faveur de grèves et demandent à Concordia de désinvestir d’entreprises vendant des armes à Israël

Deux manifestants pro-palestiniens tenant une bannière avec l’inscription pro-palestinian « Grève étudiante pour la Palestine / Concordia » lors du débrayage étudiant du 25 septembre 2024. Photo par Diego Cervantes / The Concordian

Les grèves de deux jours auront lieu les 21 et 22 novembre.

Au cours des deux dernières semaines, neuf associations étudiantes à Concordia ont voté en faveur de mandats de grève, demandant à Concordia d’effectuer des investissements plus éthiques en lien avec le conflit israélo-palestinien et un meilleur traitement des manifestants pro-palestiniens sur le campus.

La première journée de grève coincide avec la Journée internationale d’action déclarée par l’organisation National Students for Justice in Palestine (NSJP). Le 22 novembre sera aussi la journée d’ouverture de la 70ᵉ session annuelle de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, qui aura lieu à Montréal.

Les neuf associations étudiantes qui seront en grève sont l’Alliance des étudiants des beaux-arts (FASA), l’Association des étudiants de premier cycle en psychologie de Concordia (CUPA), l’Association étudiante de sociologie et d’anthropologie (SASU), l’Association des étudiants et des étudiantes en histoire à Concordia (AEHC), la Société des étudiants de premier cycle en géographie (GUSS), l’Association en amménagement urbain (UPA), l’Association étudiante des études des femmes et de la sexualité (WSSSA) l’Association étudiante de l’école des affaires publiques et communautaires (AÉÉAPC) et l’Association des étudiants de cycles supérieurs en géographie, aménagement urbain et environnement (GeoGrads).

L’association étudiante de science politique (PSSA) et la Guilde de l’association étudiante en études de la communication (COMS Guild) tiendront aussi des votes sur des mandats de grève le 19 novembre. Si elles votent en faveur d’une grève, plus de 10 000 étudiants à Concordia seront en grève.

Les demandes et les motions de grève varient légèrement entre les différentes associations étudiantes, mais elles convergent toutes vers les mêmes points centraux. Elles demandent à Concordia de révéler publiquement son portfolio d’investissements, de désinvestir d’entreprises profitant financièrement de la vente d’armes à Israël, d’arrêter les partenariats d’embauches et de stages avec ces mêmes entreprises, de couper ses liens avec plusieurs universités israéliennes et de changer ses politiques lorsque vient le temps d’intervenir lors de manifestations pro-palestiniennes.

En plus de la motion de grève, l’Association en aménagement urbain (UPA) a voté une motion pour inclure deux points dans son livre de politiques. Le premier dénonce la police policière sur le campus et demande à Concordia d’arrêter de se tourner vers la police en réponse à l’organisation politique sur le campus. Le deuxième point demande de couper le financement du Service de protection et prévention sur le campus.

« Nous voulons nous assurer que tous nos étudiants sont en sécurité et voulons plus de programmes ou d’initiatives de sécurité menées par la communauté », dit la présidente de l’UPA, Alésia Keim.

La CUPA a voté à une écrasante majorité en faveur d’un mandat de grève – 76 en faveur, cinq contres et deux abstentions.

Pour la vice-présidente des communications et des relations publiques, Emma De Pippo, il était important de tenir un vote sur une possible grève, car cela avait été demandé par des étudiants, et pour être solidaire des autres associations étudiantes ayant tenu des votes similaires.

« Nous avions des étudiants qui nous approchaient pour qui il était important qu’on inclue [un vote de grève dans notre assemblée générale spéciale]. C’était l’une des raisons, mais nous voulions aussi suivre les précédents d’autres associations étudiantes à Concordia qui ont aussi voté pour le même mandat de grève », dit-elle.

Quelques étudiants juifs à la rencontre étaient opposés à la grève. Rudy Grief est l’une d’entre eux. Durant l’assemblée générale spéciale, elle a expliqué qu’elle avait de l’empathie et du respect pour ses collègues pro-palestiniens, mais qu’elle croyait que la CUPA devrait rester impartiale et supporter tous ses étudiants.

« C’est une association de psychologie qui se félicite de son inclusion, tout du moins selon ses dires, et pour qui la sécurité, la tolérance envers chaque étudiant et la santé mentale sont sa priorité numéro un. Comment peut-elle être donc autant biaisée et unilatérale ici? », dit-elle.

Leur conviction que l’université n’est pas un endroit sécuritaire pour les étudiants pro-palestiniens est une des raisons présentées par la CUPA en faveur d’une grève. Dans sa motion, elle cite notamment l’arrestation de deux étudiants ayant participé au débrayage du 25 septembre dernier et d’autres arrestations effectuées lors d’une manifestation pro-palestienne à Concordia.

Durant le débat sur le vote de grève, Grief a notamment exprimé son inquiétude envers l’idée qu’une grève n’assurerait pas un environnement sécuritaire pour tous les étudiants, notamment pour les étudiants juifs.

« Pourquoi vais-je à l’école craintive de porter mon étoile de David? Je la porte quand même parce que je crois que personne ne devrait cacher son identité, mais le simple fait que cela se passe me rend inconfortable », a dit Grief

« Si jamais il y a un problème, nous ferons de notre mieux pour travailler avec l’administration et le service de sécurité pour assurer la sécurité de tout le monde. J’espère que les étudiants qui ne se sentent pas en sécurité se sentent en sécurité dans cette situation. Je comprends leurs préoccupations, mais de notre côté, nous faisons tout ce que nous pouvons pour assurer la sécurité et le confort de tout le monde », a dit De Pippo.

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