Damso est de retour avec un nouvel album. Entre puissance et introspection, si c’est ça mentir, on en redemande.
Damso fait son retour inattendu avec J’AI MENTI., un album publié le 15 novembre 2024. Avec des paroles brutes, des mélodies apaisantes et un accompagnement percutant, Damso affirme sa liberté créative, loin des cases. Un album sincère où il n’a plus rien à prouver.
Alors que le public du rappeur belge attendait avec impatience la sortie de BĒYĀH, prévue le 30 mai 2025, cet opus surprend.
Quelques semaines après qu’un fan lui avait exprimé son envie d’entendre de nouveaux morceaux, Damso a annoncé un projet initialement prévu comme un microalbum. Après avoir accumulé trop de morceaux, il l’a transformé en album complet : J’AI MENTI., un clin d’œil à ses déclarations passées.
Une file de personnes plus stylées les unes que les autres s’est formée devant le Théâtre Paul-Desmarais le mercredi 13 novembre dernier, non pour un événement mode, mais bien l’événement d’écoute immersive du nouvel album de Damso. Dès 9h, les passionnés rangeaient leurs téléphones et enfilaient leurs casques pour découvrir le nouveau projet.
Ce projet réunit de nouveau plusieurs artistes qui ont paru sur des titres classiques du rappeur bruxellois, y compris Kalash Criminel, Angèle, Kalash, et son frère Michkavie pour ce nouveau projet.
Aux côtés de son compatriote congolais, Kalash Criminel, Damso interprète « Limbisa ngai », une démonstration de force en termes de rap et de flow, avec des échanges en lingala sur un beat de musique amapiano-électro sud-africaine.
Après « Silence » et « Démons », notre duo belge préféré – Damso et Angèle – nous offrent douceur et pop avec « Tout tenter », une chanson sur la peur de l’engagement et des dilemmes émotionnels.
Kalash et Damso, c’est une évidence. Après des immanquables comme « Mwaka Moon » et « Malpolis », ils reviennent en force sur du shatta – un sous-genre du dancehall – qui fera forcément lever l’auditeur de sa chaise. Intitulé « Alpha », c’est la proclamation du mâle absolu. La complicité des deux artistes aux voix graves frappe à chaque écoute, puis une chose est sûre : tu te laisses emporter.
Entre piano doux et basse puissante, « Schéma » est une prise de conscience de schémas amoureux répétitifs. Au fil des couplets, la voix du rappeur devient de plus en plus grave, et la phrase finale : « je crois qu’au fond on sait très bien que c’est moi », résonne comme une révélation. Damso se rend compte, en même temps que nous, qu’il parle en fait de lui-même.
Sur une guitare envoûtante, « Conséquences » est une véritable montée en puissance. On débute avec une voix chantée, et petit à petit, une tension s’installe, jusqu’à ce que les percussions viennent s’allier à la voix, apportant une dimension presque tribale. Le contraste est adouci par un refrain mélodieux, créant un équilibre parfait.
Dans une interview pour France Inter, Damso décrit le studio comme un terrain de jeu. J’AI MENTI., c’est un album en toute sincérité, où il retrouve la liberté créative qu’il avait il y a dix ans, à ses débuts dans la musique.
Alors que ce nouvel album vient tout juste de sortir, BĒYĀH – le prochain et supposément le dernier – est déjà terminé, prêt à voir le jour en mai prochain.
Note: 8/10
Chanson cible: « Conséquences »