Des professeurs examinent les risques pour la démocratie et les droits civils qu’une réélection de Donald Trump pourrait engendrer.
Aujourd’hui, le 5 novembre, des centaines de millions d’Américains auront l’opportunité de se rendre aux urnes et d’élire leur prochain président.
Le 29 octobre dernier, quatre professeurs d’universités renommées ont débattu de l’impact potentiel et des conséquences du résultat de l’élection présidentielle américaine de 2024. La soirée a été marquée par des échanges passionnés et des perspectives inquiétantes sur l’avenir du système démocratique aux États-Unis.
Lors de la table ronde organisée par le département de science politique de l’Université Concordia et de son Association des étudiants de cycles supérieurs en science politique, quatre professeurs ont été invités à discuter de l’élection : Dre Theresa Ventura, professeure associée en histoire à l’Université Concordia, Dr Raymond Carman, titulaire de la Chaire en science politique et professeur associé à l’Université d’État de New York à Plattsburgh, ainsi que le professeur en science politique Dr Graham Dodds et le professeur associé en science politique Dr Michael Lipson, tous deux de Concordia.
Chaque professeur a souligné l’importance cruciale de cette élection dans un discours exprimant de la tristesse, de la panique, et parfois même de la colère, soulignant la gravité des enjeux.
« Cette élection n’est pas simplement une question de candidats, mais de l’avenir même de la démocratie américaine », a affirmé Dodds.
D’un point de vue historique, Ventura a insisté sur la continuité troublante du pouvoir financier dans la politique américaine, soulignant les milliards de dollars qu’ont coûté les campagnes électorales.
Carman a affirmé qu’une majorité républicaine à la Cour suprême des États-Unis compromettrait les droits des minorités, comme le droit à la contraception. « En fait, bon nombre de nos droits et libertés sont le produit des décisions de la Cour suprême des États-Unis, a-t-il expliqué, et sont donc soumis aux caprices des juges de la Cour suprême. »
Tous ont dit qu’une réélection de Trump serait dévastatrice pour la démocratie américaine.
« À mon avis, Trump a attaqué à plusieurs reprises de nombreux piliers de la démocratie libérale : l’indépendance judiciaire, la liberté de la presse, l’état de droit, les processus démocratiques. Sans parler de la vérité, de la rationalité et de la civilité », a dit Dodds.
Lipson a souligné l’importance de la politique étrangère pour protéger les intérêts nationaux et promouvoir la paix. Selon lui, si Trump est réélu, il est probable qu’il revienne à des politiques protectionnistes, se retire des accords internationaux, et diminue le soutien à l’Ukraine et à Taïwan tout en admirant des dirigeants autoritaires. C’est pour une de ces raisons qu’il le qualifie de « figure fasciste ».
Les étudiants présents se sont montrés captivés par les différents points abordés, certains restant debout par manque de places assises.
« Nous avons fait beaucoup de promotion pour cet événement, et nous sommes ravis du succès de la soirée », a souligné Nick Von Rosk, un des organisateurs et membre de l’Association des étudiants de cycles supérieurs diplômés en science politique.
La table ronde s’est transformée en débat animé lorsqu’un collègue des professeurs, Dr Spencer Churchill, jouant le rôle d’un supporter de Trump, a incarné une voix d’opposition. Cette intervention a enrichi la discussion et a fait rire l’audience, donnant aux professeurs l’occasion de répondre directement aux arguments contraires.