Where the Olive Trees Weep: Un portrait sur le traumatisme palestinien

Photo by Darren Ell

Un documentaire met en lumière ce que les Palestiniens vivent au quotidien.

Cinema Politica a diffusé le documentaire Where the Olive Trees Weep le 18 novembre, marquant sa septième projection  de la session. Ashira Darwish, une journaliste Égypto-Palestinienne qui vivait en Cisjordanie, est le personnage principal et l’une des réalisatrices du documentaire. Elle a été forcée de quitter son pays à la suite de la diffusion de son film, car celui-ci pouvait mettre sa vie en danger. 

Présente à la discussion qui a eu lieu après la diffusion, Darwish déclare : « À ce moment-là, nous avons été réduits au silence à un point où nous ne pouvions rien dire en Cisjordanie, alors que le génocide se déroulait. Les réalisateurs m’ont dit que nous pouvions soit enterrer le film, soit que je devais quitter le pays. Je me suis dit que si je suis réduite au silence ici, autant partir et crier au monde avec mes poumons grands ouverts partout où je vais. »

Where the Olive Trees Weep, réalisé et dirigé par Zaya et Maurizio Benazzo, prend place deux ans avant les évènements du 7 octobre 2023 et suit plusieurs Palestiniens dans leur quotidien tandis qu’ils racontent leurs récits de colonisation.

« Nous avons projeté deux films sur la Palestine, un sur le Liban et un sur l’Iran, dit Jasmin Ghorbani, coordinatrice à Cinema Politica. Je suis vraiment contente de voir que ce sont ces événements qui attirent le plus de monde, car c’est [des sujets] très importants. »

Composé de témoignages, d’archives historiques et de reportages réalisés par de nombreux journalistes palestiniens, le film retrace l’histoire de l’occupation israélienne en illustrant toutes les formes qu’elle a prises ces dernières années.

« Visuellement, le documentaire se concentre sur la terre et sur toutes ces personnes différentes qui ont leurs moyens de subsistance liés à la terre en Palestine, dit Ghorbani. Cela démontre vraiment le lien ancestral autochtone qui existe avec cette terre. »

Le psychologue Gabor Maté participe au documentaire, apportant une nouvelle perspective sur la relation entre les injustices subies par les Palestiniens et les conséquences à long terme qu’elles auront sur les prochaines générations. Aux côtés de Darwish, Maté voyage sur place pour donner des conférences qui aident les Palestiniens à surmonter leurs traumatismes.

« Nous ne pouvons pas guérir le traumatisme palestinien à ce stade, affirme Darwish. Tout d’abord, il doit y avoir une guérison collective, une justice et une rétribution, puis vous pouvez examiner les réflexions individuelles du traumatisme de chaque personne. »

Dans le film, on voit cette forme d’aide collective prendre place à travers toutes les tranches d’âge, que ce soit chez des adultes qui souffrent de paralysie émotionnelle ou des enfants qui se posent des questions sur le manque de sécurité au quotidien.

Darwish raconte avoir subi de la torture de la part de soldats israéliens à cause des reportages qu’elle a réalisés sur les injustices que vivent les Palestiniens et des manifestations auxquelles elle a participé.

« À la base, les images du film allaient faire partie d’une très petite section sur la Palestine dans un long documentaire sur les effets du colonialisme et le traumatisme autochtone à travers le monde », affirme Darwish, en annonçant que ce long documentaire sortira en janvier prochain. La projection a été réalisée en collaboration avec le Raah Lab, le cinéma Teesri Duniya et Cinema With a Conscience. Le documentaire était co-présenté par Désinvestir pour la Palestine et Concordia Strike 4 Palestine. Cinema Politica organise des évènements autour de questions politiques et sociales du monde entier avec une projection tous les lundis à 19 heures.

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