Les adaptations cinématographiques sont appréciées par de nombreuses personnes, car elles permettent de faire connaître des histoires peu connues du grand public.
Mais ces adaptations peuvent causer des débats quand elles ne respectent pas les faits ou les déforment intentionnellement pour rendre une histoire plus dramatique sur le grand écran. Dans le cas des biofilms, les directeurs changent ou altèrent certains événements majeurs de la vie de quelqu’un pour que l’histoire respecte des conventions scénaristiques.
Mais jusqu’où peut-on altérer la réalité et quelles sont les conséquences réelles de ses altérations?
Daniel Stefik, un professeur de cinéma au collège Vanier, mentionne le pari financier risqué que représentent ces films. « Produire ces films coûte très cher, alors ces directeurs doivent faire des films poignants, les menant à faire des compromis sur la véracité de l’histoire qu’ils mettent en scène », explique-t-il.
Bien sûr, les films doivent être traités au cas par cas. Certains, comme les biofilms, mettent les spectateurs dans la peau du personnage principal. C’est là où certaines limites doivent être instaurées pour ne pas causer de la désinformation.
Love & Mercy (2014), réalisé par Bill Pohlad, a été apprécié pour sa subjectivité. Le film se démarque par rapport à d’autres biofilms car il ne suit pas la vie du personnage principal de l’enfance à l’âge adulte, mais se focalise plutôt sur deux moments de la vie de Brian Wilson, un membre du groupe de rock pop les Beach Boys.
Certes, le film ne montre pas tous les événements de la vie du chanteur, le rendant plus subjectif, mais c’est là ou réside la force de ce film : en omettant certaines parties de sa vie, le spectateur se plonge dans la psychologie du personnage, rendant le film plus personnel, bien que moins représentatif.
« Je pense que les réalisateurs doivent être transparents au sujet des changements apportés à l’histoire originelle, explique Stefik. Par exemple, au début du film, ils pourraient inclure un message de mise en garde expliquant que l’histoire à été changée. Dépendamment de l’histoire, cela va être différent, vu qu’il n’y a pas qu’une seule façon qui fonctionne pour toutes les histoires. »
D’autres films, comme The Apprentice (2024), un film qui peint un portrait peu flatteur de Donald Trump, se heurtent à la limite légale de la diffamation. Selon The Guardian, le producteur de The Apprentice a reçu une mise en demeure de la part des avocats Donald Trump. Pourtant, le film inclut au début un avertissement concernant la fictionnalisation de certains événements. Au moment de la publication de l’article, ni le producteur ni le réalisateur ne font l’objet de poursuites judiciaires.
Déformer les faits de façon maladroite est aussi une autre limite importante. C’est le cas de Braveheart (1995) un film qui met en scène William Wallace, un chevalier écossais qui se bat contre le roi Édouard Ier d’Angleterre lors des guerres d’indépendance de l’Écosse au 13e siècle.
Le film contient beaucoup d’inexactitudes historiques puisqu’il est basé sur un poème écrit par Harry l’Aveugle intitulé The Wallace, écrit presque 200 ans après la mort de William Wallace. Le film a été bien accueilli par les Écossais, mais certains critiques dénoncent une représentation maladroite des Anglais, tous représentés comme des bandits qui pillent et tuent les villageois. Cette représentation est le résultat d’un scénariste qui veut à tout prix captiver son public.
Certaines personnes pourraient dire que le cinéma de fiction n’est encadré des mêmes règles qu’un documentaire et donc n’a pas à être factuel, mais c’est une idée dangereuse lorsque les films peuvent inciter à la haine ou engendrer de la désinformation. L’industrie à besoin de plus de transparence par rapport à ces films inspirés d’histoires vraies.