Débuter une fréquentation est extrêmement excitant. Apprendre à se connaître, faire des sorties et des activités ensemble pour découvrir un nouvel être humain… On veut passer tout notre temps libre ensemble, à se parler, s’écrire et se partager dans les moindres détails nos journées.
Il devient facile de se perdre en amour, avec les émotions et l’attirance qu’on a l’un pour l’autre. Comme si les partenaires se créaient une petite bulle à laquelle eux seuls pouvaient accéder..
Cet espace, aussi innocent soit-il, peut facilement créer de l’isolement avec l’entourage des individus impliqués dans la relation. Malgré cela, nos proches nous appuient souvent dans notre quête vers le bonheur.
Consommés par le plaisir avec notre être cher, les mois défilent rapidement. On réalise que nos horaires changent, et qu’onne voit plus autant nos amis qu’à notre habitude. On essaie de planifier un souper entre amis, ce qui semble simple en pratique. Avec les études, stages et emplois de notre cercle, il devient difficile d’organiser une sortie de dernière minute.
C’est pourquoi il est essentiel de privilégier sa relation avec soi-même, quel que soit notre statut relationnel.
Lydia Coderre, étudiante en enseignment primaire à l’université de Montréal, m’a expliqué que lors de sa précédente relation, elle a remarqué qu’elle passait beaucoup moins de temps de qualité avec ses proches.
« Au début de notre relation, c’était pas quelque chose qui était courant, dit-elle. Je continuais à voir mes amis, et on vivait notre vie chacun de notre bord. C’est après que j’ai réalisé que j’étais plus dans son monde à lui. »
Le processus a duré plusieurs mois avant qu’elle réalise que quelque chose clochait. Aujourd’hui, elle se concentre sur ses multiples centres d’intérêt, comme la natation, la lecture et fréquenter la salle de sport, en plus de son dernier stage.
Pour Emma M., étudiante en communication à Concordia, l’indépendance est essentielle au sein de son couple. Ayant une relation à distance avec son partenaire depuis un an et demi, la situation l’y oblige.
« Avec un décalage horaire de cinq heures, nous devons activement créer du temps de qualité ensemble, explique-t-elle. Même si une amie me propose une activité pendant l’après-midi, pour iel ce serait la soirée, je ne m’empêcherait pas de faire cette activité. Je priorise les gens qui sont avec moi au Canada. J’essayerais quand même de faire une partie de jeux vidéo avec iel avant de sortir. »
Emma démontre l’importance de cultiver les liens sociaux présents autour de soi, avec le moins de compromis possible pour sa relation.
« Par moments, je passe plus de temps avec iel parce qu’iel est plus disponible. » dit-elle.
L’individualité n’est pas facile, mais elle est fondamentale pour plusieurs.
De mon côté, l’indépendance dans mes relations a toujours eu une place primordiale pour mon bien-être, mais aussi pour celle de mon couple. Faire des sorties seule me procurait beaucoup de bonheur et m’aidait à remettre mes idées en place. De cette manière, j’étais en mesure d’offrir le meilleur de moi-même à l’autre.
C’était très important pour moi de continuer à sortir avec mes amis et de ne pas disparaître à cause de ma relation. Maintenant célibataire, le fait d’avoir activement pratiqué l’individualité m’aide au quotidien à ne pas m’empêcher de faire des activités seule.
On ne devrait pas se sentir mal à cause de nos besoins personnels au sein d’une relation. L’individualité ne devrait pas être compromise pour faire plaisir au partenaire.
Après tout, c’est la relation avec soi-même qui est centrale au bien être de n’importe quel couple.